OMC/Doha "On est prêt à nous sacrifier dans cette affaire" (FNSEA)

"On est prêt à nous sacrifier dans cette affaire", a déclaré Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, mercredi lors d'une conférence de presse, après des déclarations du commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, cité mardi par le Financial Times, selon lesquelles le climat s'améliore entre les puissances économiques qui tentent de relancer ces négociations. Le président de la FNSEA craint notamment que la chancelière allemande Angela Merkel soit "prête à des concessions aux Américains", en particulier sur l'épineuse question du montant des aides agricoles.

M. Lemétayer a aussi demandé aux deux principaux candidats à l'élection présidentielle française - Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal - de s'exprimer clairement sur le sujet. "Cela donnerait un coup de main. S'il se taisent cela donnerait des libertés à d'autres (M. Mandelson, ndlr) qui n'attendent que cela", a ajouté M. Lemétayer. Selon le quotidien britannique, des négociateurs de l'Union européenne, des Etats-Unis, de l'Inde et du Brésil se sont retrouvés la semaine dernière dans un cadre informel à Londres pour faire avancer ce dossier.

"Il ressort de la réunion des hauts responsables de la semaine dernière que nous avons assisté à un tournant manifeste dans les négociations. Les relations entre les principales parties sont meilleures désormais", a déclaré au journal M. Mandelson à propos de ces "conversations privées", qui n'ont cependant débouché sur aucun accord concret. Lancées en 2001 dans la capitale du Qatar - d'où leur nom -, les négociations du cycle de Doha doivent permettre de libéraliser le commerce mondial au profit notamment des pays en développement. Elles ont été suspendues en juillet 2006 après plusieurs années d'impasse.